Histoire perdue de Pont-Saint-Vincent

Publicité

Histoire-Généalogie, la vie et la mémoire des hommes

contact webmaster

Présentation :

Pont-Saint-Vincent est une ville de 2120 habitants située à 12 km au sud ouest de Nancy, et fait partie de l'agglomération de Neuves-Maisons et de la Communauté de Communes de Moselle Madon.
Installée au confluent de la Moselle et du Madon, au pied du plateau Sainte Barbe, à l'endroit où la Moselle pénètre à travers les côtes qui portent son nom, la commune s'est développée à flanc de coteau au débouché du pont historique enjambant la rivière. Entourée de villages essentiellement agricoles (Chaligny, Chavigny, Maron, Neuves-Maisons...) la commune de Pont-Saint-Vincent avec sa petite noblesse, ses fonctionnaires, son artisanat diversifié, avait pris une importance commerciale et cela dès le XVIème siècle.

Etymologie :

Longtemps ce bourg s'est appelé Conflans, du fait qu'il est situé au confluent du Madon et de la Moselle (voir carte).

Avant le XIII ème siècle, il semblerait que trois hameaux quelque peu séparés soient à l'origine du Pont-Saint-Vincent actuel : le haut du pays actuel, le plus ancien : Saint Vincent ; le bas : Conflans ; et de l'autre côté de la Moselle : la Neuve Ville (qui deviendra plus tard "Neuves-Maisons"), agglomération dont on parle vers 1210 et qui fut construite spécialement pour dégager l'ensemble existant.

Conflans, qui se situait sur la principale artère de communication, fut affecté au comté de Vaudémont, suivi peu de temps après par les 2 autres hameaux, et cela jusqu'à l'avènement de René II au trône Ducal en 1477. Afin de vaincre la réticence des paysans qui préféraient le plateau, Hugues III comte de Vaudémont, propose d'affranchir les serfs qui accepteraient de s'installer sur l'autre rive.

C'est dès 1262 que ce bourg est désigné sous sa forme composée actuelle : Pont-Saint-Vincent. Son origine vient tout simplement du fait que son territoire fut attribué en partie à l'Abbaye Saint Vincent de Metz (inventaire des biens de l'abbaye par l'évêque de Toul Riquin) et qu'un pont célèbre, en bois, avait été érigé sur la Moselle depuis fort longtemps. Au XIIIème siècle, les comtes de Vaudémont firent construire une bastide et un château afin de surveiller le péage instauré sur ce pont. Il fut détruit lors d'une crue en 1410 et ne fut pas reconstruit immédiatement : le passage de la Moselle s'opérait alors par bac ou à gué.

En 1562, Pont-Saint-Vincent - c'est à dire l'ensemble de la rive gauche - est joint au Comté de Chaligny, lequel contrôlait déjà toute la rive droite de la Moselle. La prévôté qui s'y installe a la charge de 7 à 8 villages et occupe le bâtiment du presbytère. A cette date Pont-Saint-Vincent n'avait pas de curé et était "annexe" de Sexey-aux-Forges.

Le moyen-âge :

Avant le XIIe siècle il n'y a pas ou peu de traces écrites sur Pont-Saint-Vincent, il est donc particulièrement difficile de retracer la vie du bourg avant cette période. Plusieurs éléments (escaliers en pierre et noms de lieux-dits par exemple) nous laissent supposer qu'au moins un autre château existait à Pont-Saint-Vincent au dessus de la rue Carnot sous la route qui mène au plateau, mais cela reste pour le moment difficile à vérifier...

Epoque gallo-romaine :

La mise à jour de vestiges d'une villa gallo-romaine au début du siècle ainsi que la découverte au dessus du "bois du four" de tessons de poteries, morceaux d'amphores, tuiles plates à rebord, enclos en pierre sèche et d'autres restes d'habitations, confirment que, lors de la période gallo-romaine, le territoire de Pont-Saint-Vincent était déjà habité et bien animé.

Il faut ajouter à cela que Pont-Saint-Vincent est situé sur une voie de communication antique, l'axe qu'elle emprunte semble venir du Xaintois (secteur de Vézelise, Sion-Vaudémont), au sud de la vallée de la Moselle. Ensuite elle franchit la rivière entre Pont-Saint-Vincent et Chaligny, traverse le plateau calcaire bajocien de la forêt de Haye du sud au nord et rejoint la confluence de la Moselle avec la Meurthe, vers Pompey et Frouard, au nord de l'agglomération nancéenne.

Il est également interessant de noter la découverte faite au milieu du XIXe siècle entre Pont-Saint-Vincent et Bainville-sur-Madon, décrite dans un numéro du "Journal de la Société d'archéologie et du Comité du Musée lorrain" de 1857 :

"Ces jours derniers, des ouvriers, occupés à la rectification d'un chemin qui conduit du village de Bainville sur le plateau de la montagne Sainte-Barbe, ont exhumé, dans un terrain en friche, quantité de sépultures antiques. Les cadavres paraissent n'avoir pas été protégés par des cercueils; (...) Les squelettes , qui ont été examinés par le docteur Liébault, de Pont-Saint-Vincent, ont appartenu presque tous à des individus d'une taille assez élévée. Les ouvriers ont trouvé, en même temps que les squelettes, différents objets qui avaient été enfouis avec eux. Ce sont des vases en terre rouge et noire, exactement semblables à ceux que les Gallo-Romains plaçaient dans les tombeaux; des fibules, des boucles de ceinturon, en bronze et en fer, dont quelques-unes couvertes d'ornements en argent; des débris de colliers en pâte colorée ; des pointes de flèche; un fer de lance ; trois lames de couteaux ; une petite monnaie impériale en bronze, (...) et trois lames de ces scramasaxes (cultri validi) décrits par Grégoire de Tours et si bien conservés, que nous avons cru remarquer sur deux d'entre eux la trace de la cannelure longitudinale dans laquelle on coulait du poison destiné à rendre mortelle la moindre blessure. La présence de ces armes, qui furent particulièrement à l'usage des Francs ; l'orientation des squelettes, dont les pieds étaient tournés vers le Levant (disposition annonçant presque toujours des sépultures chrétiennes), et enfin le peu de profondeur des fosses dans lesquelles les corps avaient été déposés, permettent de fixer, d'une manière approximative, la date de leur enfouissement. Elle doit être voisine de l'année 400, et les sépultures découvertes sur la montagne Sainte-Barbe appartiennent bien certainement à un de ces essaims de barbares que les empereurs accueillirent sur le territoire de la Gaule, et qui, sous le nom de Leti, étaient chargés de défendre les contrées que leurs ancêtres avaient ravagées tant de fois."

hitparade Classement de sites - Inscrivez le vôtre!